A Avignon, la Game Academy forme les futurs professionnels du jeu vidéo
10/05/2022
Toujours pas convaincu que c’est dans le Vaucluse qu’il faut être pour assurer le développement de votre studio ? Innov-HUB vous donne le coup de grâce avec cet interview de Kévin Vivier, directeur de Game Academy qui nous en dit plus sur son école et le potentiel du territoire en la matière.
Pourquoi avoir lancé la Game Academy ?
Kévin Vivier : C’est à l’issue de ma formation de programmeur que j’ai commencé à travailler sur ce qui allait devenir la Game Academy. Pour être tout à fait franc, le cursus que j’avais suivi s’était, en fin de compte, avéré assez décevant et j’avais à cœur de proposer une autre formation aux jeunes attirés par les métiers en lien avec le gaming et les jeux vidéo. Coup de chance, les astres se sont tout de suite alignés j’ai rapidement pu compter – outre celui de ma banque (rires) – sur le soutien de grosses entreprises mondiales comme Wacom, le leader mondial des tablettes graphiques, ou MSI Gaming, une des références mondiales de l’industrie IT.
Pourquoi avoir choisi le Vaucluse pour implanter la Game Academy ?
K.V : Installer la Game Academy à Avignon était une évidence. Outre le fait que j’adore la ville pour son dynamisme, Avignon a toujours été une ville d’art et, pour moi, qui considère le jeu vidéo comme une forme d’art, c’était une formidable opportunité d’y installer la Game Academy. Je remercie encore M. Jean-Marc Roubaud, maire de Villeneuve-lès-Avignon et président de l’agglomération du Grand Avignon entre 2014 et 2019, qui nous a accompagnés dans les démarches administratives et a largement contribué à ce que notre établissement puisse ouvrir en temps et en heure.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce que la Game Academy propose à ses étudiants ?
K.V : Ma priorité était d’offrir aux élèves de la Game Academy un véritable accompagnement. Ici, pas question de laisser nos étudiants livrés à eux-mêmes pendant des semaines. Au sein de l’école, nous proposons un suivi avec un formateur qui est là pour répondre à toutes les questions de nos étudiants. Nous veillons également à ce que nos élèves aient à leur disposition tout l’équipement indispensable pour mener à bien leur formation. Chacun d’entre eux bénéficient donc d’un poste de travail individuel qui lui est dédié à l’année. Pour résumer, mon ambition était d’offrir à chacun de nos élèves un suivi spécifique – au sein de classes de 15 étudiants au maximum – pour leur permettre de sortir avec toutes les compétences indispensables à l’exercice de leur métier !
Et en matière de formation proprement dite ?
K.V : Au sein de Game Academy, on forme principalement des Game Developper et des Game Artist 2D/3D. S’ils sont tous spécialisés dans le jeu vidéo, tous les étudiants qui sortent de l’école sont suffisamment armés pour intégrer d’autres secteurs qui vont de la conception de site web à la création visuelle en passant par l’édition de logiciels. C’est d’ailleurs un de nos principaux souhaits : former des étudiants polyvalents qui puissent exercer leurs compétences dans d’autres domaines que le jeu vidéo si d’aventure ils ne souhaitent plus exercer leur activité dans cette filière. Une formule qui rencontre un certain succès puisque depuis quelques années, nous voyons de plus en plus d’étudiants hors département postuler pour intégrer notre école.
Une attractivité grandissante qui doit également beaucoup à l’aspect pratique prôné par Game Academy ?
K.V : Tout à fait, la Game Academy est une des rares écoles en France à mettre ses étudiants en situation de studio. Deux fois par an, les cours s’arrêtent, pour leur permettre de travailler en mode projet. Un cahier des charges leur est remis et, sous la houlette de l’un de nos formateurs, ils doivent produire un véritable jeu vidéo. A chaque étape de leur projet, ils vont soumettre leur travail à l’expertise d’un jury de formateurs ou de professionnels. Le but étant qu’avant même d’intégrer un studio de jeu vidéo, ils sachent – grâce à cette immersion – comment ça se passe. De quoi faciliter leur immersion dans le monde professionnel et leur permettre de travailler, en plus de leurs compétences, sur la coopération – notamment entre programmeurs et infographistes ou encore sur les fameuses soft skills. Les studios dans lesquelles entrent nos élèves sont d’ailleurs unanimes en ce qui concerne leur temps d’adaptation extrêmement court.
Et qui leur permet de séduire de gros studios de par le monde ?
K.V : Près de 95% de nos étudiants intègrent l’univers du jeu vidéo. Certains rejoignent de gros studios comme iLLOGIKA à Montréal, ou des studios indépendants comme, par exemple, Atypique Studios à La Ciotat. D’autres encore intègrent des structures comme l’Armée de l’air. Bref, ; les débouchés sont nombreux et parfois surprenants !
Les nombreux studios qui rejoignent le Vaucluse, la présence de l’Ecole des Nouvelles Images ont-ils une influence sur votre activité ?
K.V : Grâce à l’entremise de l’agence Vaucluse Provence Attractivité, nous entretenons des relations étroites avec les studios implantés sur le territoire. Malheureusement, nous n’avons pas encore eu l’occasion d’échanger avec Julien de Paris, le directeur de l’Ecole des Nouvelles Images même si – je le sais – nos étudiants et les siens se rencontrent souvent. Ce n’est qu’une question de temps et j’avoue avoir hâte d’échanger avec lui pour imaginer de potentielles synergies. Incontestablement, il y a du potentiel dans le Vaucluse pour les jeux vidéo et, plus globalement, pour l’industrie culturelle et créative. Il faut continuer à travailler l’écosystème pour conserver nos jeunes sur le territoire. Des formateurs de notre école ont, par exemple, monté une association baptisée Avignon Game Dev qui a pour vocation de collecter des fonds afin de permettre à des étudiants d’être incubés au sein de l’association et ainsi les conserver sur leur territoire.