Métavers : la France entre dans la course
12/12/2022
Annoncé en grande pompe, le programme d’accélération lancé par l’Oréal et Meta a fait la une de l’actualité fin octobre. Loin d’être une première, ce lancement témoigne du nouvel engouement des startups françaises pour les potentialités offertes par le Métavers. Innov-HUB vous emmène pour un rapide – et forcément incomplet – tour d’horizon d’un environnement dont on n’a pas fini de parler.
A moins comme Chuck dans Seul au monde d’avoir passé 4 ans sur une ile déserte, impossible désormais d’échapper au métaverse. Popularisé au cours des dix dernières années par le succès des studios Marvel, le phénomène n’est pas récent et les moins jeunes se souviendront avec émotion du très imparfait – mais néanmoins précurseur – Second Life qui avait, dès 2005, l’ambition de permettre à ses adeptes de vivre, dans un univers virtuel, leur propre vie et d’interagir avec des joueurs issus du monde entier. Plusieurs marques ouvraient d’ailleurs – déjà – des boutiques virtuelles au sein de cet environnement révolutionnaire : Pontiac, Dell, American Apparel, Lacoste… jusqu’à ce que, en 2008, la crise bancaire envoie tout valser.
Pour la grande majorité des spécialistes, l’origine du Métavers remonte à 1992 et à la parution du roman ‘Le Samouraï virtuel » de Neal Stephenson. Pour d’autres, le concept remonterait même aux années 60 et à l’imagination débridée de Philip K. Dick qui, dans son roman Simulacres décrivait, pour la première fois, la notion d’univers virtuels.
Des programmes et des écoles pour accompagner les startups, PME et entreprises innovantes
Mais faisons fi du passé pour revenir à 2022 et le lancement de ce fameux programme d’accélération qui symbolise véritablement l’entrée de la France dans un environnement sur lequel elle était peu présente mais pas tout à fait absente. Lors de sa dernière sélection, l’accélérateur d’Allianz France a ainsi porté une attention toute particulière aux startups du web3, une version d’internet décentralisée étroitement liée au développement du métaverse. En mars dernier, c’est Binance, le géant des cryptomonnaies qui ouvrait un espace Web3 au sein du campus Station F, à Paris.
L’engouement autour des potentialités offertes par ce nouvel environnement dépasse cependant largement le microcosme parisien et on voit fleurir de nombreux programmes destinés à accompagner les startups innovantes dans ce domaine. A Lyon, par exemple, où vient d’être lancé un incubateur Web3 porté par l’IExec, acteur majeur de la blockchain, et H7, lieu totem de la French Tech. Cofondée par 128 leaders de la tech hexagonale, la NFT factory a, elle, pour objectif de rendre les NFT et le web3 accessibles à travers des ateliers, des événements ou encore par l’intermédiaire d’œuvres numériques. Plusieurs écoles voient également le jour dans l’Hexagone. Le groupe College de Paris vient ainsi d’ouvrir le premier Metaverse College qui propose un bachelor ‘Chef de projet Métavers’ ainsi que plusieurs Master dans les domaines de la Finance, de l’Art ou du Développement de la data. En mars prochain, c’est un premier diplôme international sur les applications du metaverse en santé qui sera ouvert à Université Paris Cité.
Un potentiel énorme pour tous les secteurs
De la formation à l’univers du luxe et de la mode en passant par l’industrie, la santé, le BTP ou le tourisme, les opportunités sont immenses. Une étude BpiFrance estime ainsi qu’ « un gain de productivité de 40% serait envisageable sur les chaines de production lorsque l’opérateur dispose des connaissances suffisantes aux dispositifs digitaux ». Demain, il sera ainsi possible de développer une usine virtuelle pour réaliser les tests nécessaires et la faire sortir de terre, en toute quiétude dans le monde réel. Dans le secteur de la santé, outre un parcours patient complètement réinventé, le métaverse va ouvrir, comme aujourd’hui avec les technologies d’AR et de VR, de nouvelles perspectives en matière de chirurgie, de santé mentale ou encore de gestion de la douleur.
Même si les estimations varient, le potentiel du métaverse est immense. En 2022, ce sont ainsi plus de 120 milliards de dollars qui ont été investis. Le cabinet de conseil McKinsey n’hésite pas à affirmer que ce dernier représente un marché potentiel de près de 5 000 milliards de dollars d’ici 2030. Une évaluation sui fait écho au rapport remis en octobre dernier au Gouvernement au sein duquel une communauté composée de 80 experts souligne notamment la nécessité d’encourager cette innovation pour permettre l’émergence de nouveaux leaders mondiaux des usages du numérique et ainsi renforcer le rayonnement culturel français.
