Nourrir l’humanité
Alors que certains pays ne parviennent pas à nourrir leur population, il semble utopique d’avoir les moyens de faire subsister plus de 9 milliards d’individus. Et ce, d’autant plus, que la question environnementale fait désormais partie intégrante des défis à relever ! Impossible, par exemple, de refaire le coup de la production intensive qui avait certes permis, il y a un demi-siècle, de multiplier par deux la production alimentaire mais par trois la consommation d’eau. Sans compter la pollution due notamment aux engrais chimiques.
Des insectes et des algues
Insectes, viandes non issues d’un animal, algues… les alternatives à nos modes de consommations alimentaires vont devoir évoluer pour rompre avec des méthodes de production devenus trop coûteuses, trop polluantes et trop consommatrices de matières premières devenus rares. Une (r)évolution en marche puisque la France compte déjà sur son sol, avec InnovaFeed, la plus grande usine de production d’insectes au monde.
Renforcer la traçabilité
Plus de 75% des français se rendent sur Internet pour répondre à des questions sur la cuisine ou l’alimentation*. Retracer le cheminement d’une denrée alimentaire en partant de sa production jusqu’à sa distribution est devenu une priorité pour des consommateurs échaudés par les scandales alimentaires de ces dernières années ! Un sujet également majeur pour les entreprises qui, si elles ont mis en place un process adapté peuvent très en amont rappeler des lots en cas de non-conformité et ainsi limiter les répercussions financières en termes d’image et de pertes financières. De nombreuses solutions plus ou moins complémentaires ont déjà été développées (codes-barres, étiquettes radiofréquences…) mais nul doute que la blockchain, en sécurisant et en démocratisant les échanges, aura un rôle majeur à jouer dans ce domaine.
Une petite carotte mène la danse
Yuka, Kwaliot, Foodvisor… ces applications mobiles vous permettent désormais de consommer responsable tout en mangeant plus équilibré. Une véritable révolution en provenance de la « foodtech » et qui vous propose, tels des coachs virtuels spécialistes de la nutrition, de changer sensiblement la façon dont vous vous alimentez.
Le développement des circuits courts et de l’économie circulaire répondent à une même attente des consommateurs qui ne souhaitent plus, en priorité, payer moins cher leurs produits d’alimentation courante mais bien privilégier une consommation plus raisonnée qui fait la part belle aux produits de saison et à une agriculture locale.
Aboutissement de la digitalisation dans le milieu agricole, l’agriculture connectée permet aux acteurs du secteur de faire fonctionner les différents équipements indépendamment des autres mais surtout de collecter des données au sein d’un système pour les injecter dans un autre et ainsi optimiser les méthodes de fonctionnement en vigueur jusqu’alors.
Se nourrir autrement
Capable de se développer dans des eaux polluées ou dans des lieux où aucune culture traditionnelle ne pourrait survivre, les algues pourraient être une première option aux problématiques alimentaires. Si de nombreux pays asiatiques les utilisent quotidiennement, elles tardent encore à se développer sur le marché occidental même si leur production ne cesse d’augmenter en France (100 000 tonnes produites en 2019).
Grâce au travail sur les cellules souches, les scientifiques sont également en mesure de produire de la viande qui n’a jamais appartenu à un animal. Une solution à fort potentiel qui permettrait non seulement de surmonter certaines des contraintes éthiques liées à la consommation de viande mais également de résoudre les problématiques en lien avec l’élevage au moment où les habitudes occidentales en matière de viande commence à s’étendre aux marchés asiatique et orientaux.
Enfin, la consommation d’insectes devrait également, de gré ou de force, gagner le continent européen. Si l’Hexagone a déjà la fierté de posséder la plus grande usine d’insectes au monde, ces derniers sont destinés à l’alimentation animale. Riches en protéines et en calcium, les insectes présentent également la particularité d’avoir un rendement bien plus important que le bétail à viande, avec moins de besoins ce qui permettrait de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre.