« Le Vaucluse, cadre idéal pour le développement international de notre entreprise ! »
14/04/2022
D’un duo en 2015 à une quarantaine de collaborateurs l’an prochain, Dreaminzzz est une des belles réussites françaises de ces 5 dernières années. Avec Hypnos, son masque d’hypnose connectée, la startup avignonaise entend améliorer le bien-être de ses utilisateurs mais également contribuer à renforcer la chaine de valeur sur le territoire. Autant de bonnes raisons pour innov-HUB de laisser la parole à son co-fondateur, Kevin Kastelnik, qui nous en dit plus sur son concept et ses ambitions.
Dreaminzzz propose un masque connecté pour améliorer le sommeil, réduire le stress et l’anxiété. Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de lancer cette innovation ?
Kevin Kastelnik, co-fondateur de Dreaminzzz : Nous sommes partis d’un constat simple : 40% des français souffrent de troubles du sommeil. Parmi eux, 40% ont des problèmes d’addiction : grignotage, tabac, alcool… Enfin, ils sont plus de 50% à se sédentariser, c’est-à-dire qu’ils passent une grande partie de leur journée devant leur ordinateur ou, c’est le mal du siècle, devant leur téléphone. Un véritable cercle vicieux. Avec Dreaminzzz, mon associé, Guillaume Gautier, et moi avons voulu remettre ce modèle en question et leur donner les moyens de s’en affranchir.
Comment avez-vous procédé ?
K.P : Grâce au pouvoir de l’esprit (rires) ! Plus sérieusement, j’ai vu à de nombreuses reprises l’influence que Guillaume pouvait avoir en tant que thérapeute – notamment grâce à l’hypnose – sur ses patients. Pour autant, l’aspect médical, les délais ou encore les coûts étaient un véritable frein pour les personnes qui souhaitaient se faire accompagner et aider. En créant le masque Hypnos, nous avons souhaité démocratiser cette pratique et proposer un outil qui puisse s’adapter à leur rythme de vie. Le succès a été immédiat puisque, très rapidement, notre solution a décroché de nombreux prix : le Prix de l’innovation à la Foire de Paris, le Prix des Echos, le Prix de la Provence… Mais c’est véritablement nos référencements chez Nature et découvertes puis Boulanger qui ont validé la réussite d’Hypnos. D’ailleurs, pour être tout à fait honnête, ça n’a pas été facile puisque – pour caricaturer un peu – nous ne produisions encore, au moment de cette première commande, que quelques casques dans notre garage. Quand Nature et découvertes nous en a demandé 300 puis, deux semaines plus tard, 1000, nous avons dû nous retrousser les manches pour honorer cette commande et répondre en temps et en heure à ses attentes.
Comment avez-vous géré la montée en puissance de votre startup ?
K.P : C’est là que mon savoir-faire entre en jeu (rires). Chef de projet et ingénieur de formation, j’ai la culture du scale et, avec Guillaume, nous avions déjà tout – ou presque – anticipé pour produire en grande quantité. J’ai également profité de mes bonnes relations avec le Centre de Formation et d’apprentissage industrie du Vaucluse (CFAI 84) où j’ai réalisé mes études pour bénéficier, à un loyer particulièrement attractif, de locaux adaptés à nos besoins sur l’Agroparc d’Avignon. Un véritable partenariat win/win puisque, dans le même temps, j’ai animé plusieurs conférences destinées aux élèves de l’établissement. L’agence Vaucluse Provence Attractivité a également joué un grand rôle dans notre réussite en nous accompagnant dès le début de l’aventure. Un soutien que nous n’aurions probablement pas trouvé dans un autre environnement où nous n’aurions été qu’un projet parmi d’autres. Ici, dès que nous avions besoin d’un coup de main, nous pouvions compter sur l’équipe en place que ce soit pour mieux nous faire connaitre de l’écosystème, pour créer des vidéos ou également pour renforcer notre notoriété auprès des journalistes. Dans un deuxième temps, la région, notamment via l’agence de développement économique Rising Sud nous a également apporté son soutien et contribué à notre développement. Aujourd’hui, notre solution est accessible au grand public mais de nombreux professionnels de la santé : hôpitaux, kinés… y ont également recours ce qui nous positionne, à la fois, comme un acteur de la Healthtech et de la Medtech.
Dreaminzzz, c’est également un produit Made in France ?
K.P : Je dirais même made in Vaucluse ! A trois exceptions près, nos composants sont tous fabriqués en France et assemblés, ici, sur notre site d’Avignon. Une véritable fierté puisque nous comptons, aujourd’hui, pas moins de 25 000 utilisateurs qui vont des particuliers aux professionnels de la médecine ce qui nous permet de nous positionner à la fois comme un acteur de la Healthtech et de la MedTech. Nous continuons d’ailleurs à déployer des dizaines de nouveaux contenus et je peux vous annoncer sans trop en dévoiler que nous n’entendons pas en rester là et que nous devrions bientôt sortir de nouveaux qui devraient faire date. Déjà, aujourd’hui, nous nous appuyons de plus en plus sur l’intelligence augmentée pour proposer des contenus qui – comme un véritable thérapeute – s’adapte au profil des patients, à leur tempérament, à leur humeur… avec l’idée de leur proposera une séance véritablement personnalisée
Quelles sont les prochaines étapes ?
K.P : La première étape était d’industrialiser notre solution pour la proposer à un prix abordable. Aujourd’hui, nous avons l’ambition de nous développer à l’international mais également de consolider notre position sur le marché tricolore. Incontestablement, nous avons, à Avignon, tout ce qu’il nous faut pour le faire. Aujourd’hui, et la crise sanitaire n’a fait que le confirmer tout peut se faire en ligne et quand bien même nous aurions besoin de nous déplacer, nous avons la chance d’avoir une ligne de TGV qui nous amène en 2h30 à Paris et qui nous permet de répondre à l’ensemble des demandes. Le dynamisme du territoire avec le lancement de la gare numérique, des fablabs… favorisent également cet essor et encore, je ne parle même pas de l’impulsion donnée par l’Etat autour de l’entrepreneuriat et de l’innovation depuis quelques années.
Un mot de conclusion ?
K.P : Le succès d’Hypnos, c’est également celui de la collectivité. J’adore contribuer au développement du territoire en coopérant avec les acteurs en place, en participant à des afterwork. C’est formidable de pouvoir transmettre son expérience et d’échanger sur les bonnes pratiques avec les acteurs locaux. Entendre qu’après huit ans d’insomnies, une personne s’endort comme un bébé en seulement quelques minutes, c’est extrêmement valorisant mais, de la même manière, contribuer à produire de la richesse, à renforcer la chaine de valeur au sein du territoire, à créer de l’emploi mais aussi permettre à nos collaborateurs d’améliorer leur niveau de vie ou de s’acheter une maison est tout aussi – si ce n’est encore plus – gratifiant.