De Marseille à Montreuil, ça Pulse !
31/05/2023
Chantre de l’entrepreneuriat social et solidaire, Pulse accompagne chaque année – via ses incubateurs de Marseille et Montreuil – plus de 200 porteurs de projets engagés pour une société plus solidaire, plus inclusive et plus durable. Avec des programmes spécifiques, l’association se mobilise également aux côtés des femmes et des plus de 45 ans. Florian Joufflineau, directeur France, et Gabriella Lundgren, responsable développement, nous en disent plus sur une structure qui n’a pas fini de faire bouger les lignes.
Pouvez-vous nous présenter Pulse ?
Florian Joufflineau : Créée à l’initiative du Groupe SOS, Pulse est une structure dont la principale mission est d’agir pour favoriser et accélérer la transition sociale et environnementale par l’entrepreuneuriat. En France, cet objectif se manifestement principalement, via l’action de nos deux incubateurs, implantés à Montreuil et à Marseille. Dotés d’une quinzaine de collaborateurs, ils ont permis d’accompagner, en 2022, quelque 200 porteurs de projet. En parallèle, nous menons également des actions de sensibilisation – notamment auprès des territoires – afin de leur présenter les différentes facettes de l’entrepreneuriat social. Le but étant de permettre au plus grand nombre d’accéder à l’entrepreneuriat à impact afin d’avoir un rôle positif sur un écosystème, un territoire voire la société dans son ensemble.
Pouvez-vous en dire plus sur les programmes d’accompagnement mis en place par Pulse ?
F.J : De la sensibilisation à l’incubation en passant par l’idéation – pour faire émerger des projets – à la préincubation – via, par exemple, des boot camps où on structure l’idée, Pulse a l’ambition d’accompagner les néo-entrepreneurs à chaque étape de leur projet.
Gabriella Lundgren : Déclinés par thème et par public, nos 4 programmes d’incubation durent tous 6 mois. Le programme la « Saison solidaire » concerne les porteurs de projets sociaux et solidaires et sont spécifiquement destinés aux acteurs qui souhaitent bâtir une société plus inclusive, renforcer le lien social et l’engagement citoyen… Conçu en partenariat avec Suez et l’ADEME, la « Saison Circulaire » est davantage tourné vers les entrepreneurs ayant un projet répondant aux enjeux de l’économie circulaire. Nous sommes d’ailleurs en train de constituer notre nouvelle promo et j’invite les porteurs de projet à nous faire parvenir leur candidature d’ici au 11 juin, date de clôture de notre AAC. Ces deux programmes – qui permettent d’accueillir une douzaine de projets – incluent, bien évidemment, un accompagnement individuel, des ateliers collectifs, du mentorat, etc.
Vous évoquiez aussi des programmes par public, c’est-à-dire ?
G. L : Au sein de nos deux incubateurs de Montreuil et de Marseille, nous proposons également un programme pour les femmes entrepreneuses qui portent un projet à impact. Au-delà d’un accompagnement sur les fondamentaux de l’entrepreneuriat, l’accent est, ici, mis sur le développement des softkills : leadership, prise de parole, confiance en soi… Avec déjà 4 promotions, ce programme d’incubation a permis de développer une véritable communauté que nous animons via des évènements, des rencontres qui favorisent l’entraide, la transmission et l’échange de savoir-faire. Enfin, notre dernier programme s’adresse aux personnes de plus de 45 ans en réorientation professionnelle. Au sein de ce dernier, nous travaillons notamment sur l’idéation, la sensibilisation sur ce qu’est l’entrepreneuriat à impact pour leur proposer de nouvelles perspectives et élargir leurs horizons.
F. J : Très concrètement, les programmes thématiques ont l’ambition d’apporter les bases entrepreneuriales pour structurer les projets des personnes accueillies et de leur apporter une expertise technique pour qu’ils soient en mesurer d’intégrer des écosystèmes qui demeurent néanmoins très spécifiques et ainsi d’avancer plus vite, de trouver des financements…Dans le cas des programmes par public, les fondamentaux entrepreneuriaux demeurent mais Pulse leur apporte les moyens de dépasser certains blocages. Par exemple, dans le cadre du programme destinée exclusivement aux femmes, près d’un tiers des ateliers sont destinées à fournir des solutions pour qu’elles puissent concilier vie professionnelle et personnelle, comment je dépasse les freins en tant que femme dans un écosystème à grande majorité masculine… Pour les plus de 45 ans, un accent particulier est mis sur le coaching pour les accompagner dans une étape pas forcément évidente de leur vie et les aider à se lancer dans un nouveau projet de vie et une deuxième partie de carrière pas forcément facile à aborder.
Avec déjà de belles réussites à la clef ?
G.L : Parmi les quelque 400 porteurs de projet que nous avons accompagné, on peut citer FairSpace qui facilite l’aménagement durable des entreprises, en proposant une alternative de réemploi, d’upcycling et d’éco-conception aux solutions traditionnelles d’ameublement pour les espaces de travail, Worm Generation, un concept de fermes d’insectes verticales pour biodégrader des plastiques en fin de vie et des coproduits alimentaires qui sont ensuite valorisés en tant qu’aliments protéinés et sains pour animaux, Tirelires d’avenir qui apporte un soutien financier à des jeunes de 18-25 ans en situation de rupture familiale, via un système de solidarité innovant ou encore Kabubu, une structure associative dont l’objectif est de favoriser l’inclusion des personnes exilées, socialement et professionnellement, grâce aux valeurs fédératrices du sport.
Une empreinte sociale et environnementale très forte…
F. J : C’est clairement la différence de Pulse. De nombreux organismes proposent des dispositifs d’incubation ou d’accompagnement de grande qualité mais cette notion d’impact est peu présente dans les programmes d’accompagnement traditionnels qu’on parle d’inclusion ou de transition écologique. Quelque part, on a un peu l’impression d’être des précurseurs mais avec l’évolution des enjeux autour du climat ou de la transition énergétique, nous aimerions bien que de nouveaux acteurs s’emparent de sujet.
Pulse est également lauréat d’un appel à projet lancé par la Fondation Google ?
F. J : Dans le cadre du projet Act qui souhaite promouvoir l’entrepreneuriat à impact, la Fondation Google a mandaté Pulse sur les moyens de rendre plus accessible l’entreprenariat social avec trois publics cibles : les femmes, les plus de 45 ans et les réfugiés. Pour atteindre ses cibles, nous avons créé des kits pédagogiques à destination des personnes et organismes qui les accompagnent pour leur permettre de travailler ensemble et surtout de mettre en place des actions de travail concrètes. Expérimentés, entre janvier et avril 2023, par des organismes comme SINGA ou France Terre d’Asile pour des réfugiés, entrepreneurs dans leur pays, ayant potentiellement vocation à lancer ou reprendre une activité à impact en France, ces kits visent à faciliter leur parcours et à leur éviter un certain nombre d’écueils. Ce travail, qui concerne également les femmes et les plus de 45 ans, se prolongera via trois évènements. Le premier, le 10 juillet, au Conseil régional d’Ile-de-France visera à accueillera des potentiels porteurs de projet de plus de 45 ans pour les sensibiliser et les orienter afin de rendre ce dernier plus concret que jamais. L’événement sera également décliné à Marseille, le 30 juin, et visera essentiellement les femmes entrepreneuses accompagnées par PULSE, réunissant l’écosystème de l’entrepreneuriat à impact à Marseille. Enfin, c’est Lille qui nous accueillera, en novembre, pour traiter de la question de l’entrepreneuriat et de l’accès à l’entrepreneuriat pour les personnes réfugiés.