Nord Franche-Comté : un territoire d’innovation autour de l’hydrogène

Depuis près de 20 ans, le FC LAB de Belfort est la référence nationale pour la recherche publique en matière de pile hydrogène. Il offre aux entreprises un accompagnement depuis la recherche jusqu’à l’industrialisation en passant par la mise en relation avec des partenaires qualifiés.

Le Nord Franche-Comté, un territoire 100% hydrogène

« Devenir la capitale mondiale de l’hydrogène », c’est l’ambition du pôle métropolitain Nord Franche-Comté. En deux décennies, il a constitué, une filière complète aussi bien en termes de production que d’industrialisation, d’usage ou de certification autour de cette source d’énergie, véritable alternative aux énergies carbonés.

Le Nord Franche-Comté est reconnu pour les applications de l’hydrogène qu’il développe grâce, notamment, à la Fédération de Recherche FC Lab qui regroupe cinq laboratoires : l’institut FEMTO-ST, associé à l’Université de Franche-Comté, les instituts IRTES, LTE et AMPERE dans le Rhône et SATIE dans les Yvelines. Pionnier dans le domaine des piles à combustible, Fuel Cell Lab est également l’un des principaux centres de recherche sur l’hydrogène au niveau européen. Grâce à la plateforme FC Lab de l’Université de technologie de Belfort Montbéliard – qui totalise 70 % des publications sur la pile à combustible – le Nord Franche Comté est indiscutablement aux avant-postes dans le domaine de l’hydrogène et le futur institut ISTHY de Fontaine devrait encore davantage renforcer la position du territoire en la matière.

Les innovations réalisées par le FC Lab

Le Fuel Cell Lab participe pleinement à la réalisation de projets visant à promouvoir l’hydrogène. La collaboration entre le FC Lab et la société H2SYS à Belfort – qui ont contribué à l’installation d’un générateur électrique à hydrogène sur des camions frigorifiques – en est un bel exemple. ROAD était la première semi-remorque frigorifique à hydrogène à s’engager sur les routes en 2019. Ce sont les générateurs d’électricité H2SYS qui assurent la génération de froid pour les cargaisons de ces semi-remorques frigorifiques. Ils représentent une alternative fiable, silencieuse et entièrement écologique car ils ne rejettent que de l’eau.

En définitive, le territoire se trouve au cœur du « Corridor Hydrogène Nord-Sud-Europe, ce qui fait de la région un Hub naturel de développement de l’hydrogène aussi bien au niveau régional que national et européen », selon les dires des organisateurs du forum Business for climate. Le Nord Franche-Comté est voisin de la Suisse et l’Allemagne. Il bénéficie d’infrastructures telles que 9 autoroutes, 6 aéroports et affiche 451 km de Lignes à Grande Vitesse.

Le FC Lab accompagne les futurs professionnels de l’hydrogène

La Fédération de Recherches Fuel Cell Lab est une référence dans son domaine. Elle est constituée notamment de l’Institut FEMTO-ST dont les équipes s’orientent vers l’accompagnement aux entreprises, avec des partenariats bilatéraux et multi acteurs. « Cela représente environ 80% de notre activité. Nous accompagnons les entreprises de la conception à l’industrialisation et même jusqu’au déploiement. » précise Daniel Hissel, directeur du FC Lab.

Le FC Lab offre de multiples services aux entreprises qui se concentrent autour de :

• La mise à disposition de moyens d’essais pour mener des campagnes expérimentales sur des piles à combustible (bancs de test, moyens de caractérisation des propriétés de conduction, etc.).

• Un réseau et partenariat avec les acteurs de l’écosystème industriel autour de l’hydrogène-énergie.

• Des formations (Cursus de Master en Ingénierie dans le domaine de l’hydrogène-énergie).

• Des actions de communication et évènementiel (favoriser les échanges d’informations, Journées de la science, Appels à projet, etc.).

Intégrer le FC Lab, c’est bénéficier des opportunités qu’offrent le Nord Franche-Comté. Notamment avec l’arrivée de l’ISTHY qui ouvrira en 2022 et au cursus de master en ingénierie qui forme des spécialistes de l’hydrogène depuis près de 7 ans. De quoi disposer d’un écosystème unique pour développer des projets innovants dans l’hydrogène.

L’hydrogène vert : l’énergie écologique de demain

« Le gros enjeu aujourd’hui ça va être de décarboner l’industrie. L’industrie a besoin de grosses quantités d’hydrogène donc pour cela on a besoin de grosses quantités d’énergies renouvelables. C’est aujourd’hui le frein majeur en France », explique Matthieu Giard, directeur activités hydrogène chez Air Liquide.

L’hydrogène n’est pas encore écologique, « concrètement, 95 % de l’hydrogène produit à l’heure actuelle l’est grâce à la transformation d’hydrocarbures (gaz naturel à hauteur de 50%, pétrole, charbon). Problématique puisque, non content d’utiliser des substances non renouvelables, les procédés de transformation (vaporeformage, oxydation partielle, gazéification) rejettent de grandes quantités de CO₂. », ajoute Anton Frenzel, chargé de Prospection chez Geolink Expansion.

Pour développer un hydrogène vert appelé aussi hydrogène décarboné, il faut donc de l’énergie solaire, éolien, hydraulique, etc. A l’heure actuelle, cet hydrogène vert constitue une véritable source d’emploi, d’attractivité et de croissance pour le territoire. Alors que l’hydrogène vert coûte beaucoup plus cher que les autres sources d’énergie, la région Bourgogne-Franche-Comté a choisi de miser sur la massification de sa production pour en diminuer les coûts de production. 51,9 millions d’euros ont été investis dans l’acquisition de 3 trains Régiolis à hydrogène pour contribuer, selon la présidente de région Marie-Guite Dufay, à un « écosystème territorial […] qui associe mobilité durable, relocalisation de l’industrie et attractivité du territoire. »

Une feuille de route favorisant le développement d’une filière liée à l’hydrogène vient d’être approuvée par la région. 6 axes sont privilégiés : inscrire l’hydrogène dans la transition énergétique ; favoriser la recherche régionale ; innover et former pour développer une filière économique, en accompagnant ceux qui investissent (Alstom, Gaussin ou Delfingen) et ceux qui se créent (H2sys, MaHyTec ou Rougeot énergie) ; massifier les usages de l’hydrogène ; sensibiliser et informer (particulièrement dans les lycées). 90 millions d’euros sont à prévoir d’ici 2030 pour développer cette feuille de route. Un plan d’investissement régional qui s’ajoute au plan de relance prévu par l’Etat d’ici 2023.

Un contexte national et européen favorable au développement de l’hydrogène

La France a su rapidement identifier le potentiel de l’hydrogène et notamment sa capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement a fait le choix de soutenir la filière hydrogène et plus particulièrement l’hydrogène décarboné qui représente des enjeux d’avenir immenses tant sur l’écologique, l’indépendance technologique, la souveraineté énergétique et l’économie.

L’objectif est clair : créer et structurer un écosystème industriel de pointe qui soit compétitif à l’international. Pour cela, les acteurs du secteur comptent plus que jamais sur le plan de relance de l’État d’un montant de 3,4 milliards d’ici 2023 et 7,2 milliards d’ici 2030. L’Europe quant à elle, prévoit d’investir 430 milliards d’euros au cours de ces dix prochaines années. Une aubaine pour tous les porteurs de projet ou entreprises de la filière hydrogène !